Advocacy / CADSI News
May 12, 2016

Article d'opinion dans le Globe and Mail par la présidente de l'AICDS: Approvisionnement militaire peut nous sortir de l'impasse sur l'innovation

Cet article a été publié à l’origine dans le Globe and Mail's Report on Business.

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Stimuler l’innovation dans l’économie canadienne s’est avéré être l’une des choses les plus difficiles à réaliser pour les gouvernements. La plupart des tentatives de la génération précédente n’ont pas fait beaucoup de bruit.

Mais récemment, une idée lancée par Navdeep Bains, le ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique, à propos de l’utilisation des processus d’approvisionnement du gouvernement comme d’un outil pour promouvoir l’innovation au Canada laisse croire qu’il y a une nouvelle façon penser à Ottawa. 

Pendant près d’une génération, le Canada a suivi le programme politique standard pour stimuler l’innovation. Les gouvernements ont réduit le taux d’imposition marginal des entreprises et des travailleurs, ils ont investi dans la recherche universitaire, dans l’éducation supérieure, la formation et le développement des compétences, et dans l’infrastructure. Ils ont ouvert les marchés du Canada au commerce international et à l’investissement et ont fourni de généreux incitatifs fiscaux en faveur de la recherche-développement.

Les résultats de cette approche ont été décevants. La croissance de la productivité au Canada, qui dépend grandement de l’innovation, demeure stable autour de 1 %.

De nouvelles approches et de nouveaux outils politiques sont nécessaires pour nous sortir de l’impasse. Parmi ces outils figure le pouvoir d’achat du gouvernement, ou les processus d’approvisionnement. Et ces processus d’approvisionnements dans le domaine de la défense conviennent particulièrement bien à cette combinaison.

L’industrie de la défense opère dans un marché mondial contrôlé où les gouvernements sont les principaux, voire les seuls, clients. Dans le marché de la défense, les gouvernements ont également à leur disposition des leviers politiques et une plus grande discrétion que dans les autres marchés pour atteindre leurs objectifs. Les processus d’approvisionnement en défense, par exemple, sont beaucoup moins restreints par les accords commerciaux que dans les autres secteurs de l’économie.

Pour cette raison et bien d’autres, bon nombre de nos alliés se servent des processus d’approvisionnement militaire depuis des années pour stimuler l’innovation dans leurs économies. Les économies britannique, américaine, française et suédoise, par exemple, ne seraient pas aussi innovatrices aujourd’hui si elles n’avaient pas abordé les processus d’approvisionnement militaire avec une approche visant à développer d’importantes technologies et innovations de défense au pays, ce qui mène souvent à des applications commerciales plus larges, puis aux marchés étrangers grâce aux exportations. 

Traditionnellement, le Canada n’a pas été de la partie.

Mais depuis l’entrée en vigueur de la Stratégie d’approvisionnement en matière de défense, en 2014, nous avons pu profiter de nouveaux outils politiques : les « retombées industrielles et technologiques » et, plus particulièrement, le volet « proposition de valeur » du programme. Le principe de proposition de valeur peut exiger de la part des soumissionnaires à des projets de défense qu’ils prennent des engagements en matière de R‑D et de transfert de propriété intellectuelle au Canada, deux éléments qui sont des moteurs clés de l’innovation. Ce principe, qui en est encore à ses balbutiements, doit être adopté et mis en œuvre de manière systématique et stratégique à l’avenir afin de stimuler l’innovation de la base industrielle de la défense au Canada.

Cela ne signifie pas de créer une industrie nationale de la défense à partir de rien, mais plutôt bâtir sur une base solide.

Une enquête récemment menée par Innovation, Sciences et Développement économique Canada et Statistique Canada montre que la base industrielle canadienne de défense génère 60 % de ses recettes grâce aux exportations, ce qui dépasse de 20 % l’industrie manufacturière canadienne en général. Une intensité d’exportation de cette ampleur est un bon indicateur de caractère innovateur de l’industrie, particulièrement si l’on tient compte du marché international hautement réglementé et protégé au sein duquel les entreprises de défense opèrent.

L’enquête rapporte également que plus de 30 % des emplois de l’industrie canadienne de défense sont concentrés chez les ingénieurs, scientifiques, chercheurs, techniciens et technologues hautement qualifiés, et cette industrie dépasse la moyenne du secteur manufacturier canadien en ce qui a trait à la rémunération. Ce sont tous des indicateurs de l’innovation.

Mais pour réellement atteindre le résultat recherché par le gouvernement, un effort devrait être fait pour fusionner le Programme d’innovation et l’Examen de la Défense. Ensemble, ces initiatives offrent l’occasion d’apporter des changements pratiques visant à améliorer le processus d’approvisionnement en matière de défense et de stimuler l’innovation en même temps.

Le Canada devrait emprunter le cahier de notes de ses alliés, qui ont ajouté les dimensions industrielles des processus d’approvisionnement militaire à leurs examens de la défense. Les Australiens, par exemple, viennent tout juste de publier un livre blanc de la défense, accompagné d’une politique industrielle de défense axée sur l’innovation du secteur de la défense.

La notion de recours aux processus d’approvisionnement du gouvernement pour aller au‑delà du programme politique d’innovation suivi à la lettre constituerait une innovation très bienvenue en soi. Le secteur de la défense serait un bon cobaye pour tester cette approche, un secteur pour lequel Ottawa possède déjà les instruments politiques en matière d’innovation et qui est moins restreint par les accords commerciaux.

La base industrielle de la défense au Canada peut être une réelle source de croissance stimulée par l’innovation au sein de l’économie canadienne au cours des prochaines années. Il suffit que le gouvernement et l’industrie travaillent en collaboration et de manière stratégique pour y arriver.

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The Canadian Association of Defence and Security Industries (CADSI) is the national industry voice of more than 650 Canadian defence, security and cybersecurity companies that produce world-class goods, services and technologies made across Canada and sought the world over. The industries contribute to the employment of more than 78,000 Canadians and generate $12.6 billion in annual revenues, roughly half of which come from exports. To learn more, visit defenceandsecurity.ca and follow us on Twitter at @CadsiCanada .

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